Un des livres qui servira de référence de base quant à l’enseignement de la médecine en Europe jusqu’au XVIIe siècle : Le Kitab Al Qanûn fi Al-Tibb (Le Livre de la Loi concernant la médecine, connu plus simplement en Occident sous le nom de Qanûn et en français sous celui de Canon (du grec kanôn, règle). C’est un ouvrage encyclopédique de médecine médiévale achevé vers 1020, rédigé en arabe par Avicenne (Ibn Sina), médecin et scientifique persan du XIe siècle. Cet ouvrage est non seulement considéré comme l’un des plus importants ouvrages écrits en médecine mais aussi l’un des phénomènes intellectuels les plus importants de tous les temps.
Le plus ancien exemplaire connu du Qanûn rédigé en langue arabe date de 1052. Il a été traduit en latin par Gérard de Crémone (1150 et 1187) sous le titre Canon medicinae et il ne sera plus connu par la suite que par le nom de Canon.
La traduction est entièrement refaite au début du XVIe siècle par Andrea Alpago. Il est l’un des premiers livres à être imprimé en langue arabe, en 1593, à Rome, par Giambattista Raimondi. Ayant été enseigné pour longtemps dans les écoles de médecine, ce livre a été considéré comme « La Bible médicale ».
Un autre écrit sur la médecine est Le Kitab al-Tasrif li man ‘ajaza ‘ani at-T’aleef (Le Livre de la méthode [médicale] pour celui qui paresse d’écrire).
C’est une encyclopédie arabe de médecine et de chirurgie très réputée, écrite aux alentours de l’an 1000 apr. J.-C. par Abu Al-Qasim (Abulcasis), le « père de la chirurgie moderne ». Les 30 volumes de cet ouvrage comprennent des descriptions anatomiques, des classifications de maladies, des informations sur la nutrition et des articles sur la médecine, l’orthopédie, l’ophtalmologie, la pharmacologie, et traitent plus particulièrement du domaine de la chirurgie. Il a été traduit en français par Lucien Leclerc. Pendant au moins six siècles, il est resté un guide important pour la pratique médicale des médecins et des chirurgiens à la fois dans la civilisation islamique et dans l’Europe médiévale.
Notre troisième livre est Le Traité d’optique (en arabe Kitab al-Manazir). C’est un ouvrage en sept volumes, traitant de domaines scientifiques variés, l’optique, la physique, les mathématiques, la médecine, l’anatomie et la psychologie, écrit par le scientifique arabe Ibn al-Haytham (Alhazen), entre 1015 et 1021. Le livre a eu une influence importante sur le développement de l’optique et de la science en général car il a transformé radicalement la connaissance de la lumière et de la vision, et a introduit la méthode scientifique expérimentale. En conséquence, Ibn al-Haytham est considéré comme le père de l’optique moderne, le pionnier de la méthode scientifique moderne et le fondateur de la physique expérimentale.